Je vais donc vous conter une aventure qui advint à cette glorieuse compagnie.
Le camp des Loups s'étendait de plus en plus sur les vertes collines du Poitain. Telle une marée de granit et de basalte, les murailles et les tours s'élevaient toujours plus haut. Hors, arriva ce qui devait arriver, l'argent commença à manquer ... Malgré l'argent dépensé à la taverne du Vieux Cadran par cet alcoolique de Krakel … Malgré la volonté farouche de la conseillère Isil, l'équilibre des comptes était de plus en plus précaire. Bon, il faut reconnaître qu'étant blonde et issue d'une vallée moisie que les corbeaux survolaient sur le dos pour pas voir la misère et où le comble de l'éducation s'apparentait à mettre ses chaussures dans le bon sens, c'était déjà un miracle qu'elle sache faire une addition … alors un tableau d'amortissement et de la programmation linéaire sur 12 mois glissants … Elle faisait donc ce qu'elle pouvait avec l'aide inestimable qu'elle recevait des autres conseillères («
La comptaquoi ? …. Heuh … Je dois y aller, j'ai patrouille à cheval là ... » … «
Non, pour la quatrième fois … On ne peut pas revendre la moitié des catapultes pour construire un sauna … Hgnmmmmgrmmmfffff …. Et non, on ne peut pas revendre la population de Caenna non plus pour faire des liquidités pour la Meute… Quoi ? … C'est ça, va rendre l'acompte … »).
Un jour, une solution se présenta sous la forme d'un contrat d'un tisserand connu autrefois désirant se faire livrer du coton dans son village des Marais du Lotus Pourpre, emberlificoté qu'il était dans une sombre lutte pour la suprématie entre fabricants de chaussettes stygiens. Oui ben c'est pas pire que dresseur de mouflons à poils longs dans les Monts Eiglophiens ou dompteur de poneys frisés dans le Poitain. Et au moins les chaussettes crient pas, elles, quand …
*
Après s'être fait mordre sauvagement et plusieurs fois le fessier par une babibouchette haineuse aux dents taillées en pointe à la mode du sud stygien, le barde fit une pause pour désinfecter la plaie avec de l'alcool de prune puis reprit son récit, avec un regard inquiet vers le coin sombre de la pièce.*
Hmmm … Donc … N'écoutant que son devoir, la blonde archère envoya les autres bosser à sa place …. *
se baisse par réflexe puis reprend* … et nos Loups partirent courageusement et au mépris du danger risquer leur vie contre des cotonniers déchainés.
Cotonniers … Pas les arbres, hein …. Les cueilleurs. Quel public de nazes ….. Bref, rapidement, le Poitain se changea en champs de bataille où, contre toute attente, rencontrèrent une forte résistance. En effet, de mystérieux et dangereux mercenaires, assoiffés de sang et d'une sauvagerie sans borne, probablement en proie à un accès de folie meurtrière pour affronter ainsi la peur, s'étaient joint aux concurrents des Loups et les attaquèrent à plusieurs reprises.
Nan mais, je rigole pas, ils étaient vraiment dangereux. Et vraiment fous aussi. Charger la chaman des Loups, même à deux ou trois, ca nécessite un certain degré d'inconscience quand même. Héhé *
sourire grivois* La rouquine, on raconte que le seul cas où … *
se lève sur la pointe des pieds pour vérifier la couleur de cheveux d'une jeune femme au fond de la pièce* … Hmmm … Non, rien. Et puis bon, il y avait quand même leur redoutable guerrier-démon stygien, presque à jeun pour une fois, ce qui lui permettait de reconnaître ses ennemis une fois sur deux, leur démonologue pas plus cinglé que ça qui a quand même réussit ce jour là à n'infliger à ses pairs que des brûlures mineures malgré une capacité de visée plus que sujette à caution, deux puissants guerriers, bon certes avec un qui passe plus de temps à regarder dans les douches qu'à s'y laver et un autre subtil comme un bloc de grès avec un goût plus que suspect pour le lapin séché mais avec, quand même, chacun, une hallebarde de 2m20, et bizarrement dans ces moments là, l'efféminé et le bas du front, ca leur donne quand même du crédit. Et devant le dandy qui besogne de la calebasse, avec son bec de corbin doré et son colifichet bizarre, en train de causer comme un commis royal aux vivres sur la place du marché … *
voix de stentor* … Sur mon honneur, mon seigneur … *
voix normale* … Héhéhé … accompagné de l'hystérique de la vallée de Conall, en train de d'agiter son épée telle un moulin du Poitain un jour de tempête en devenant tout à fait étanche à tout ce qui peu ressembler de près ou de loin à un raisonnement. Les chroniqueurs supposent qu'elle s'arrête quand elle est fatiguée ou qu'elle se prend les pieds dans une racine ou un trou de taupe.
Enfin, bref, des combats sanglants eurent lieu et à l'issue, ils s'aperçurent que le commanditaire des mercenaires était leur propre employeur. Ils décidèrent donc d'aller lui demander des comptes.