Le vent balayait les cheveux blancs du vielle homme, c'était un vent froid comme ceux que l'on trouve au nord du monde où la civilisation avait disparu laissant place à des barbares sans foi. Le ciel était clair, sans nuage mais intensément bleu. Le vielle homme lui était agenouillé sur un énorme rocher en surplomb au dessus de la vallée. C'était une vallée profonde et abrupte, une sorte de cuvette dont les milliers d'arbres cachaient le seul chemin entrant et sortant. C'était cependant un endroit parfait pour y cacher une armée. Un endroit oublié et facilement défendable. Le vielle homme était plutôt grand, agile et il avait des yeux en très bon état pour son âge, il avait un long manteau de fourrure cachant une petite armure de cuir légère, un pantalon rembourré par de la fourrure et des bottes en cuir dont des lambeaux de fourrures sortaient encore. Il avait une longue ceinture serrant habilement son corp mince, de celle ci pendait un fourreau richement décoré par de la peinture. Celui ci contenait une épée courte qui semblait antique. Il y avait aussi de nombreux ustensile de survie et sur son dos trônait un long arc d'un bois clair et solide ainsi qu'un carquois de flèche remplie. Le spectacle que le vielle homme observait était tout à fait impressionnant. Tout en bas se formait peu à peu un immense camp. Une armée entière était assembler là se dépêchant de faire ce qui semblait devoir être un camp provisoire. Soudain d'un geste vif, le vielle homme leva le bras et aussitôt une jeune femme aux trais réguliers et beaux s'approcha de lui.

-Un mercenaire viens d'entrer dans la vallée..
-Vanir ?
-Non.. il est du sud, je crois que c'est un aquilonien.
-En es-tu certaine ? Dit il d'un ton irrité.
-Oui il a abattu une escouade vanir en patrouille, lui seul.
-Un agent de conan ?
-Peut être..
-J'espère.

A ce moment là, le soleil lança ses rayons plus bas dans la vallée et l'on put voir un homme, apparemment grand posé sur son cheval qui observait la route avec méfiance. La jeune femme s'élança alors aussi rapide que le vent vers son destin, vers un espoir fou qui annihilait ses sens et dans sa détresse elle n'écouta pas sa raison mais seulement son cœur. Et dans cette nouvelle folie elle murmura :

-Turin..

------------------------------------------------------------------

[HRP] Bienvenu sur notre forum.

Va falloir que tu changes ton avatar celui que tu as choisis c'est celui du Commandant Kadraan, l'ancien chef des Loups disparu lors de la chute du camp de la Meute dans les Marais du Lotus pourpre

Je te conseille ton avatar in game, c'est le mieux.

Sinon, va falloir chercher dans le grenier s'il nous reste une recruteuse pour te cornaquer... la recruteuse en chef nous ayant momentanément ou définitivement ? fait faux-bond... reste Herana/Rosi mais je crois qu'elle avait soudoyé un prêtre de Mitra pour lui faire un arrêt de maladie l'exonérant temporairement de son rôle de recruteuse...

Sinon, il reste nos officiers, Desoxy, Siofra, Griard... ou la blonde Isil quand elle se connecte

Au plaisir de te voir en jeu
[/HRP]

Voilà. Donc comment ça marche pour le recrutement ?
Je vous contact IG ?

[HRP]Le samedi n'est pas un bon jour pour guilder compte tenu de la fièvre du samedi soir qui plonge tout le monde dans des réalités diverses.

Concrètement, deux voies s'offrent à toi petit loup... soit ta route RP t'amène à croiser celle des Loups sur forum dans un premier temps, justifiant le fait que un certain nombre d'entre eux pourront ensuite te reconnaitre, soit ça se fait en jeu avec de bons arguments - parce que c'est en direct - et considérant l'absence des recruteuses en ce moment, ce pourrait se faire lundi soir par exemple...

Je ne sais pas comment pratiquent nos recruteuses (Herana et Hashemat)... mais il m'est arrivé de passer 1h en jeu dans un RP imprévu avec un personnage qui voulait rejoindre l'armée des Loups... et au bout d'une heure, il était accepté, guildé et Loup Apprenti parce qu'il avait eu la chance de tomber sur deux Louves du Conseil des Anciens en l'occurrent Herana et Isil qui n'est pas à priori recruteuse.

Donc soit forum et j'essaierai d'être réactif en invitant d'autre à l'être compte tenu que nous n'avons plus beaucoup la chance d'avoir du RP sur le forum.... fainéants ! ...

... soit en jeu... peut-être demain soir si je suis connecté... ou lundi, plus probable... à moins que nos officiers Siofra, Griard et Desoxy ne passent avant en RP... ils sont à mon sens de GM aussi capable de "parrainer" quelqu'un... et par extension ,je dirais que N'IMPORTE QUEL LOUP qui amènerait suite à une RP en jeu, une recrue au Conseil de Meute, pourrait demander à être son parrain, sa caution, pour le faire admettre dans la Meute, moyennant sans doute un petit entretien final avec un des membres du Conseil de Meute

Je vais prendre la bonne vielle option du Forum !

Et je suis aussi disponible IG si tu veux finaliser tout ça en testant le niveau rp IG.

Je lance un topic ou tu lance ?

[hrp] Bienvenue à toi, Turin. Au plaisir de se voir en jeu.
J'adore ta signature. [/hrp]

[HRP]Vas-y, lance toi sur le forum, le sujet de candidature était fait à l'origine pour cela
Ensuite, s'il faut finaliser en jeu, on le fera évidemment.[/HRP]

Le loup sommeil, le vent gronde, l'homme gémit et la bataille fait rage. D'un coup d'épée le mercenaire se libère un passage. Le froid mordant s'agrippant à ses mains encore rouges par l'effort. Le souffle court l'homme se dirige rapidement vers un point en hauteur. Arrivé à celui-ci, l'homme se laisse tomber observant un horizon affreux, le champ de bataille.. Tous étaient tombés sauf un, lui-même qui au prix de grands efforts avait réussi à tenir son poste. Là où un homme normal serait devenu fou, lui-même ne l'était pas devenu. Le mercenaire était un homme très grand, des muscles bien taillés et un visage balafré. Il se releva instantanément oubliant ses souffrances et fit marche vers l'horizon, espérant trouver une ville non loin. Son épée était garnie de sang séché jusqu'à la garde et ses yeux couvaient une lueur sombre. Son armure elle était en morceau et il avait un plaie béante à la jambe qui le faisait gémir à chaque fois qu'il enjambait un cadavre. Bientôt il arriva à l'ombre d'une forêt où il se reposa et but l'eau du ruisseau. Il reprit la marche vers la fin de la journée fatigué par des jours de bataille acharné.





[HRP] Un peu court mais je suis pas très bon pour les débuts. Merci Hadama [/HRP]

Elle était là, tapie dans l’ombre du rocher, l’observant de ses yeux ronds, fixes, se demandant si ce reflet immobile était une menace vivante où quelque chose d’inerte ne représentant pour elle aucun danger. Elle ne bougeait pas. La chose non plus. Le temps semblait suspendu. Finalement, elle se décida à sortir de sa cachette pour avancer à découvert, prête à y replonger au moindre mouvement suspect de la chose. Tout sembla bien se passer durant quelques secondes quand soudain la chose s’anima et une fraction de seconde plus tard, elle fut transpercée par un pieu acéré qui lui ôta la vie.
- Yahouuuh ! s’écria Isil en extirpant la grosse truite de la rivière. Qui c’est la plus rapide, hein ?

Cela faisait plus de dix minutes quelle se tenait immobile, presque sans respirer, attendant que le poisson ne se décide à reprendre son chemin. Il frétilla quelques instant au bout de la flèche qu’elle tenait à bout de bras tel un trophée, puis s’immobilisa définitivement.
Hiivsha applaudit des mains.
- Bravo ! J’admets volontiers que ta rapidité et ton adresse son hors pair ! Je m’en vais chercher un peu de bois pour le feu… ce poisson m’a l’air savoureux, il convient de le préparer avec tous les honneurs qui lui sont dus !

Il disparut dans le sous-bois tandis que la jeune femme se relevait en secouant sa courte tunique qu’elle venait d’éclabousser par la violence de son geste. Puis elle revint sur la berge caillouteuse, s’accroupit un couteau à la main devant un rocher plat et se mit en devoir de vider et d’écailler l’énorme poisson. Un peu plus loin, attachés à un arbre, deux chevaux paissaient tranquillement en se régalant de quelques herbes odorantes.

Le poisson était vidé, il ne manquait plus que le feu qu’Hiivsha ne tarderait pas à alumer. Que faire en attendant sinon profiter de la douceur de cette fin d’après-midi pour prendre un bain. L’endroit était désert et la route éloignée. Hormis les oiseaux qui jouaient dans les branches, le vent n’apportait aucune rumeur civilisée.

Elle laissa sa tunique tomber le long de son corps et telle une ondine, se glissa dans l’eau pour effectuer quelques brasses.

Il faisait nuit dans la forêt, l'homme marchait sans savoir où il allait. Lâchant des jurons qui se perdaient dans le silence profond de la nuit. Soudain, il trébucha sur ce qui lui sembla être une forme inerte sur le sol. Ouvrant les yeux après cette rude chute, il eut soudain le souffle coupé. Son esprit tressaillit et ses yeux lancèrent des regards affolés devant eux. Car en face de lui deux yeux rougeoyant le fixait, ces derniers brillaient d'une étrange lueur de malice et de méchanceté. Soudain un éclair passa dans un bruit sourd et la pluie tomba en corde sur le paysage mais la scène resta figé. Cependant, l'éclair laissa s'échapper un rayon de lumière qui découvrit les yeux, c'était un loup énorme, une fourrure aussi sombre que la nuit et des crocs dégoulinant de bave. La bête n'attendit pas longtemps et se jeta sur l'homme piéger mais, ce dernier dans un dernier effort attrapa la bête par la gorge et entama la lutte. La bête lui griffa l'épaule, lui mordit le bras et enfin la lueur de malice s'éteignit dans une convulsion horrible à voir. L'homme lutta intérieurement contre ces démons mais enfin s'écroula dans des rêves hantés. A son réveil, il s'aperçut bien vite qu'il avait faim, il regretta pendant un instant la tranquillité dans cités d'aquilonie mais se releva finalement. Le cadavre de la bête avait disparu et c'était la fin de l'après-midi, il jura, il avait dormit plus qu'il n'en fallait. Tout en jurant il se mit en marche avec une lueur d'espoir dans les yeux mais gardant la main sur son le manche de son épée. Soudain il s'accroupit, des yeux ronds de surprise, loin devant la lueur d'un feu lui parvenait. Il ne pensait pas que quelqu'un put habité un jour ici. Il s'avança alors méfiant vers le feu, une lueur s'enflamma au fond de ses yeux et en un instant il se jeta sans bruit au milieu du camp, assommant du plat de la main l'homme présent il ne s'arrêta pas. Il se mit tout de suite à la recherche des compagnons de l'homme, aussi vif que l'éclair il rejoignit la rivière la plus proche quand il s'arrêta net. Une chose humaine se mouvait dans l'eau, c'était une femme blonde, au teint de peau rosée et nue comme au premier jour. Il ne bougea pas et observa la jeune femme avec la fascination qu'ont les hommes pour les choses inattendu. Enfin il osa dire un mot, lançant des regards sur le côté et s'attendant à voir des hommes en arme surgir à tout moment :

- Euh.. Salut. dit-il dans la langue d'aquilonie.

Lorsque Hiivsha était revenu avec le bois, Isil avait nagé une longue distance en aval avant de revenir contre le courant avec délice. Elle adorait nager. C’était un sport complet à lui tout seul et ça fortifiait les lignes du corps. A petite distance, elle aperçut la fumée d’un feu au bord de la rivière et se dit que le magicien avait fini par réussir à allumer les brindilles. La rivière formait un coude avant d’arriver à leur campement improvisé et les buissons étaient nombreux. Elle se déporta du lit de la rivière pour revenir sur les galets glissants et sortit à moitié de l’eau pour terminer en marchant. Elle arrivait au niveau des buissons quand elle entendit une voix la saluer. Instinctivement elle porta ses mains sur sa poitrine et stoppa sa sortie de l’eau. Effectuant quelques pas sur le côté elle aperçut un grand gaillard en piteux état qui semblait blessé à la jambe. De ses yeux perçants, elle remarqua aussi la grande balafre qui zébrait son visage. Derrière l’homme, auprès du feu, elle distingua une forme étendue à terre. C’était Hiivsha. Son cœur se serra et pendant un instant elle ne sut quoi faire. Cependant, dans le dos de l’inconnu, le magicien se relevait en silence. Isil n’hésita pas et décida de faire diversion. Elle sortit de l’eau, tel une sirène blonde, et s’essorant ses longs cheveux de ses mains, entièrement offerte au regard de l’homme qui la regardait fixement.


- Bonjour, lui dit-elle avec un large sourire tandis que des racines puissantes sortaient du sol et s’entortillaient autour des jambes du mercenaire pour l’immobiliser.

Les mains écartées, Hiivsha après avoir lancé un sort d’enracinement, se tenait prêt à foudroyer celui qui avait essayé de l’assommer par surprise mais Isil lui fit signe de la tête de ne rien en faire.

Elle s’approcha tout près de l’inconnu et lui sourit.
- Vous permettez que je me rhabille avant de me présenter messire ?

Et sans attendre elle retourna vers ses vêtements pour se glisser dans sa tunique tout en surveillant l'homme du coin de l'œil avant de se saisir de son arc et d'une flèche. Puis elle fit signe au magicien qu'il pouvait annuler le sort qu'il avait lancé et les racines disparurent dans la terre, entre les cailloux.

L'homme grogna, tenta de se débattre mais enfin compris qu'il ne pouvait rien. Il suivit la jeune femme du regard s'abrevant de ses formes avant de se concentrer sur le manche de son épée. Enfin quand le sort fut enlever le guerrier dégaina en un éclair d'acier et se montrant menaçant comme un loup pris au piège, il hurla :

- Qui es tu ? Que veux tu ?

Isil le fixa de ses grands yeux bleux puis s’avança à portée d’épée de lui. Un geste et il aurait pu lui transpercer le corps. L’arc et la flèche rebondirent sur les pierres lorsqu’elle les lâcha. Hiivsha se serait volontiers arraché ses cheveux blancs devant l’attitude imprudente de la jeune femme. Mais le charisme qui se dégageait d’elle le mettait toujours en porte à faux avec ses propres sentiments. La sagesse est l’apanage de la vieillesse dit-on. En l’occurrence, il se demanda si ce n’était pas l’inverse lorsqu’il s’agissait d’Isil.

La poitrine d’Isil était à présent tout contre l’arme de l’inconnu, la pointe pressant celle du sein de la jeune femme. Son sourire était souriant, un brin interrogateur.
- Je m’appelle Isil… ce que je veux ? Partager ce gros poisson avec vous… avant qu’il ne soit trop cuit… vous avez faim monsieur l’inconnu ?

L'homme ne fit mine de vouloir lui donner un coup d'épée mais la femme ne s'arrêta pas. Enfin il frémit de dégout envers sa faiblesse et baissa la garde de son épée. Il soupira et dit :

- Je me nomme Turin, je sors d'une bataille à des milles d'ici dont je suis le seul survivant et cette nuit.. une monstruosité m'a attaqué et vous qui êtes vous ?

Il s'inclina légèrement gardant l'épée à la main et resta immobile observant toujours la jeune femme avec un plaisirs non dissimulé.

- Nous faisons partie de l’armée des Loups du Vanaheim, maître Hiivsha et moi-même. Nous faisons route vers notre camp après une mission bien mouvementée elle aussi.

Le magicien s’était rapproché l’épée au fourreau mais néanmoins vigilant et prêt à intervenir si besoin. Il se frotta la tête.
- Par Mitra, tu es plus silencieux qu’un fantôme l’étranger… ça m’apprendra à baisser ma vigilance… mais fort heureusement, le poisson n’a rien ! Si tu as faim, c’est le moment de ranger ton cure dent et de t’asseoir avec nous… j’ai trouvé quelques fruits bien juteux dans la forêt… et aucun monstre dans les environs.
- Vous êtes blessé, observa Isil en montrant sa plaie béante, venez, asseyez-vous sur cette roche que je soigne tout ça avec quelques baumes que notre grand guérisseur – elle sourit à l’adresse d’Hiivsha – nous a préparés.

Joignant le geste à la parole, elle marcha jusqu’aux montures et revint avec un sac qu’elle posa à terre, duquel elle sortir quelques flacons et des lanières de linge pour bander les blessures. Puis elle se mit à genoux devant l’homme.
- Allons, sourit-elle de nouveau, cette fois en direction de Turin, asseyez-vous et laissez-moi vous soigner !

Turin resta pensif. Il avait un jour discuter avec Kern-oeil-de-loup sur cette armée lorsque ce n'était encore qu'un guerrier étranger voulant vivre quelques aventures au nord. Mais ils les croyaient détruit, apparemment les rumeurs n'étaient pas fausses.. Il se laissa entrainer sur un rocher toujours aussi vigilant que possible. Il dit alors :

- Je veux bien de votre nourriture mais si vous tentez de me piéger, je le jure, je vous tuerais ! Par Ishtar !

C'était un homme brun comme les gens du sud de l'aquilonie, son visage était marqué par les divers combats et la souffrance. Cependant, il était agréable à voir laissant tomber des cheveux mi-long en désordre. Son corp était bien proportionné et d'une grande puissance, il dominait les deux personnes par sa taille. Sa jambe était engourdit par une énorme blessure et il avait du sang sécher sur le visage, les mains et la jambe. De la terre écrasée sur les doigts et sur sa cuirasse. Il avait bien besoin d'un bain.. Enfin il présenta sa jambe à la jeune femme et serra les dents quand elle s'approcha de la blessure. Il ne la lâcha pas du regard plongeant ses yeux bleues dans ceux de la jeune femme telle un puit sans fond engoufrant tout sur son passage.

Après avoir nettoyé la plaie béante, Isil prit une aiguille et du fil et leva ses yeux vers le mercenaire en faisant une petite grimace cocasse.
- Serrez les dents, ça va piquer un peu hein… évitez de m’assommer par réflexe.

Elle recousit avec grand soin la blessure avant de la bander délicatement. Puis avec un linge mouillé elle s’approcha de son visage et lui enleva soigneusement avec des gestes doux, le sang coagulé dont il était maculé.
- Voilà que vous êtes presque présentable, murmura-t-elle tout près de lui en riant doucement, un bel et fringant guerrier !

Son travail fini elle se redressa en relevant une mèche rebelle qui lui barrait le visage.
- Pour vos mains, ajouta-t-elle, je vous laisse les nettoyer vous-même dans la rivière… et attention à ne pas mouiller votre bandage… le bain dont vous avez grand besoin attendra deux ou trois jours !

Elle rejoignit le magicien qui avait réparti la nourriture dans trois écuelles de bois et s’assit sans vergogne sur les galets.

L'homme se rapprocha de la rivière à grand pas et il put nettoyer ses mains et ses bras. Enfin il se rapprocha avec méfiance du lieu de repas, s'assit et entama leur repas de fortune. En un instant il oublia ces méfiances et lâcha la garde de son épée, il n'avait jamais eu aussi faim depuis des mois, il dévora avidement sa part de poisson et les quelques fruits qu'il avait sous la main. Sa faim apaisée il se tourna vers ses deux compagnons et demanda :

- Vous avez des noms ? La ville la plus proche est à combien de milles ? Il me faut reprendre un cheval et retourner à Tarantia rapidement.

Il avait radicalement changé d'attitude, il était maintenant plus doux et moins soucieux.

- Des nom ? Comme je te l’ai dit quand tu me menaçais de la pointe de ton arme, je m’appelle Isil… mais sans doute étais-tu trop occupé à regarder autre chose pour m’écouter ?

La jeune femme eut un sourire malicieux en disant cela. Elle pointa ensuite le doigt vers son compagnon et repris.
- Et comme je te l’ai aussi dit, notre guérisseur s’appelle Hiivsha… ne t’y frotte pas trop quand même, c’est un ancien compagnon d’armes de Conan de la guerre des Pictes… tu as eu de la chance de pouvoir le surprendre tout à l’heure… il devait penser à autre chose.

L’ancien général racla sa gorge.
- Hum, oui, avoua-t-il, j’étais distrait… je pensais à une certaine jeune femme qui me fait tourner en bourrique…

Isil fit une petite moue et fit un clin d’œil à l’adresse de l’homme en se montrant du pouce comme pour lui dire : « c’est de moi dont il parle ».

- L’ami, nous allons vers le Poitain regagner notre fort. Je peux te proposer de monter un de nos chevaux de bât et de venir avec nous. Tu pourras t’y reposer et nous te trouverons bien un cheval pour t’amener à Tarentia. Qu’en dis-tu ?

- Je suis d'accord. Il me faut atteindre Tarantia rapidement le roi n'attend pas.

Se retirant d'un signe de tête et d'un regard furtif il s'éloigna du camp, emprunta quelques bûches et fit un feu grâce à du silex qu'il avait dans sa bourse encore intact mais affreusement vide. Ainsi il parsema les alentours de brindille cassante qu'il avait pris dans la forêt. Il s'allongea alors, toujours en armure et la main sur la poigne de son épée, avec cette peur d'une chose qui abritait peut être encore du danger.. la nuit. Dos à un arbre, il s'aventura dans les lointaines contrées de la pensée et en un instant sa vie déroula devant lui, le jeune cavalier du poitain, le général victorieux, l'esclave amnésique, le pirate cruel, le bandit redoutable, le héros étranger des Cimmeriens et Aesir, le chef de guerre Zamorien, le capitaine mercenaire, le vagabond miteux, le chasseur, le soldat Aquilonien, l'officier Aquilonien, le dragon noir et pour enfin venir à ce moment qui devait être la fin, le vengeur.

Le lendemain ils prenaient la route avec l'homme juché sur un cheval de bât dont ils avaient réparti équitablement les charges sur les différentes montures. Isil était une compagne de route joviale. Elle chantonnait régulièrement d'une voix claire et douce. Il était bien difficile de supposer en la voyant qu'on avait devant soi un chef de clan dont l'arc était aussi meurtrier et sûr qu'une épée tranchant une tête sur un champ de bataille.

En traversant le Poitain, elle se pencha acrobatiquement de sa jument blanche pour cueillir avec une remarquable adresse sur le bord du chemin un lys sauvage qu'elle planta dans ses cheveux. Hiivsha, c'était visible, l'observait avec plus de tendresse qu'il ne sied à un homme envers son chef. Le sens du terme "tourner en bourrique" prenait alors tout son sens.

Enfin, au sommet d'une colline calcaire, elle montra du doigt à l'horizon des silhouettes de bâtiments dont le principal était perché sur le flan d'une montagne basse et rocailleuse. La jeune archère se tourna vers leur compagnon de voyage avec un sourire éclatant.
- C'est le fort des Loups du Vanaheim, notre Meute !

La marche fut longue mais ils atteignirent enfin les imposantes montagnes de poitain, muraille bleutée dont aucun envahisseur n'avait encore eu raison. L'été était à son apogée sur les plaines du poitain, les fleurs d'été flamboyante sous la chaude lumière du soleil, la rivière coulant paisiblement dans un chant de paix. Turin avait observé ces deux compagnons, un vielle homme cachant un passé glorieux, une jeune femme belle et dangereuse telle une rose au printemps, il n'avait pas totalement confiance mais il savait qu'il n'avait pas le choix. Soudain ils distinguèrent les murailles d'une cité, turin n'y reconnue pas là un des forts de son oncle Trocero mais plutôt une cité de mercenaire. La jeune femme éclata de joie et ils redoublèrent d'effort pour rejoindre avant la nuit la cité. Enfin la porte était en vue..

- Nous y voilà, s’enthousiasma Isil alors que les grandes portes s’ouvraient sous la main des soldats qui se mirent au garde à vous.

Ils pénétrèrent dans le camp, traversèrent la première enceinte surplombée par la puissante tour d’alchimie, domaine réservé de la conseillère stygienne, passèrent devant le comptoir et obliquèrent vers la droite pour gravir le chemin qui menait vers une enceinte intérieure qui protégeait le donjon.

Lorsqu’ils arrivèrent au pied de l’imposante bâtisse, un homme en habit de militaire, puissant et massif, mains croisées derrière le dos, les attendait en haut des marches, debout jambes écartées, dans l’attitude d’un surveillant général. Isil descendit de cheval et le militaire qui accusait un âge mûr, rectifia la position en frappant de façon sonore un poing contre son armure.


- Bonjour conseillère, dit-il d’une voix de stentor. Je suis heureux de vous revoir et en bonne santé.

Puis il montra l’homme qui les accompagnait.
- Un visiteur ?

Isil sourit.
- Disons quelqu’un qui avait besoin d’aide… un homme valeureux si j’ai pu en juger. Il s’appelle Turin et doit se rendre à Tarentia.

Elle se tourna vers Turin.
- Nous voici arrivés. Vous avez deux options. Soit je vous laisse une monture et quelques provisions et vous repartez vers Tarentia, soit vous restez vous reposer et je donne l’ordre au capitaine Jono que voici de trouver un coin paisible pour vous au baraquement où vous pourrez vous restaurer. A vous de choisir !