Alors, que les plus sages étaient déjà sur le point de rêver sous cette pleine lune, dans le donjon, on pouvait entendre un affrontement terrible de deux voix féminine. L'une étaient terrible, l'autre enragé.

- "TU ME SUIS ET TU TE TAIS !"

Le mobilier de la table de bois vola droit vers le mur, se brisant en mille morceaux.

-"Tu tu tu... tu es complètement folle !"

La chambre était en ruine. Tout les meubles étaient brisés, fracassés par la colère grandissante des deux femmes.

-"Je sais ! On me le dit souvent ! MAINTENANT TU PRENDS T'ES AFFAIRES, TON ARMURE ET TON EPEE !"

-"Je ne veux pas partir !"

La nuit était pourtant si calme, si douce...

-"Ce que tu veux, ça m'égale ! Fais ce que je te dis. DEHORS !"

La jeune brunette claqua la porte de bois les larmes aux yeux, laissant seule la cimmérienne dans sa propre colère.

-"Elle est devenu tétû... Elle doit le tenir de moi... Rah !"

Elle se jeta sur ce qui reste de son lit, les mains contre le visage, triste...

La porte s'entrouvrit. Isil risqua timidement une tête timide dans la chambre de son aînée et dit à voix basse.
- Heu… tu déménages ta chambre ? Ou le mobilier ne te plait plus ? On t’entend de l’autre côté du donjon… alors penses-donc… de ma chambre qui est à côté…

Sesn grands yeux bleus regardaient Herana d’un air interrogateur. Un frisson la parcourut dans sa chemise de nuit presque transparente. Son visage était inquiet comme empreint d’une prémonition inexplicable.
- Tu étais avec Rosi ? Vous vous êtes disputées ?

Elle retira ses mains, ses yeux bleu sur les siens. D'une voix basse elle dit.

"- Vous pouvez entrer..."

La porte s'ouvrit dans un grand fracas, des hommes en étranges armures d'écaille, cachant leurs visages par un masque d'argile peint dans une couleur vert-jaune. On pouvait à peine voir leurs orbites noirs. L'un d'eux avait une corde quant à l'autres un arc et une flèche.

La cimmérienne se releva, évitant le regard d'Isil.

-"Elle est à vous. Vous avez quelques minutes avant que les gardes changes de rôle. On se retrouve en bas...".

Puis, la jeune fille entra.

-"Les gardes sont parties, le plan à marché ?!"

-"Si on sort d'ici, vivant ! Allez, on se dépêche !"

Siofra qui menait sa ronde quotidienne fut surprise de voir les gardes se précipiter vers les appartements d'Herana. Elle se risqua à les suivre, puis attendit sagement en bas du bâtiment.

Ca sent pas bon....

Elle sortit une petite lame et ramassa la première branche à terre, puis s'affaira (un doute là) à affuter la branche, d'un geste nerveux.

Les cris cassants le silence de cette nuit ne présageaient rien de bons pour la Meute.

- Eh oh ! Si je vous dérange vous me le dites ! cria presque Isil en tapant du pied par terre. C’est quoi ce carnaval ? Vous faites quoi Rosi et toi ? Je veux des réponses sans quoi je vais chercher le capitaine Jono et je vous fais tous mettre aux arrêts pour trier les patates !

L'un des hommes frappa au visage la conseillère et la ligotta.

-" Et doucement, on avait dit pas de coup violent."

-"Tais-toi, femme ! Maintenant, dépêches-toi de nous sortir d'ici avant que quelqu'un..."

-"Et vous là bas ! Conseillère ?! Que ce passe-t-il ?! Alerte vite !"

L'un des hommes au masque lança sa dague avec une précision exacte tuant le garde sur le coup.

-"Vous êtes fou ?! On avait dit pas de sang !"

"Ecoutes-moi. Si tu veux ta récompense, tu te tais, femme ! C'est à nous de jouer maintenant. Toi, vas prevenir les autres. Une fois dehors donne l'ordre de brûler cette endroit."

-"Quoi ?! Mais, vous êtes malade ! Le plan était de l'enlever ! Pas de réduire en cendre !".

Puis, le plus grand saisi la femme par son cou. Elle pouvait sentir la menace même a travers ce masque.

-"Tu n'es pas en position de force, guerrière. Montres nous la sortir...".

Le coup porté par l’homme alors qu’elle ne s’attendait pas à une agression en présence d’Herana, l’étourdit et la renversa à terre. Le goût du sang dans sa bouche, elle sentit dans une semi inconscience la morsure de cordes qui lui entravèrent les mains dans le dos et ses chevilles nues. Puis un des hommes la jeta sur son dos comme un sac sans aucun ménagement. Des murs défilèrent et sa tête heurta violemment un saillant pierreux. Elle sombra dans un trou noir.

Siofra attendait patiemment, elle ne percevait pas les grands bruits qui couraient dans les appartements d'Herana et dans les couloirs de la battisse. Trouvant le temps un peu long, elle décida de se risquer à entrer dans la bâtisse mais de façon judicieuse. Passé incognito, tel était la façon qu'on lui avait enseigné. Elle entra donc et se faufila dans l'escalier qui montait aux étages.

-"Alors ?!"

-"La salle du conseil, sous un mur une porte dérobé... C'est le meilleur moyen de fuir sans être vu."

L'un des ravisseur fit mine de silence et descendit les marches, armée de son sabre droit.

-"Kenji dépêches toi. Allez, montre nous le chemin."

Le petit groupe s'avancèrent vers les deux grandes portes du conseil, la cimmérienne poussa la porte avec délicatesse. Elle se tourna vers le chef des ravisseurs, le regard nerveux.

"Je crois que c'est derrière le mur en face de la table... Attendez."


Durant ce temps, le guerrier mystérieux s'approcha de l'entrée du bas. Il était prudent, ses pas étaient discret sa garde droite, parlant d'un accent très fort.

"Je sais où tu te caches... Montres-toi."

Loin de se douter des évènements qui se déroulaient près de lui, Netzach déambulait à l'extérieur. Malgré quelques nuages qui la voilaient par moment, la lune gibbeuse éclairait le stygien, qui semblait étonnamment paisible. Il aimait ces sorties nocturnes, où il ne rencontrait personne. Pas de vision. Pas besoin de lotus.

Un nuage plongea le Poitain dans la pénombre. Netzach soupira. Les loups l'avaient accueilli malgré son apparente dépendance et son comportement particulier. Combien de temps se passerait- il avant qu'il doive s'expliquer? Le mages noir fronça les sourcils. Certaines vérités pourraient même le forcer à un départ précipité...

Il haussa les épaules. Les loups s'étaient toujours montrés chaleureux et accueillants, et d'une candeur rafraîchissante pour le stygien. Un séjour reposant, une vraie cure de jouvence. Autant rester en bons termes le plus longtemps possible, et continuer à leur prêter assistance.

Tout en flânant, il tortillait machinalement une amulette entre ses doigts, tandis que ses pas le conduisaient vers le donjon. Il vit de la lumière filtrer par les fenêtres des chambres des conseillères. Quitte à ce qu'elles veillent, autant qu'elles soient dans leurs appartements. Netzach était bien dans sa solitude nocturne, et il espérait que ça durerait...

Sortant de l'ombre, une lame fusa et dessina un arc de cercle en direction de la gorge de l'homme mystérieux.
S'arrêtant net au niveau de la trachée, elle fit une perle de sang en son point de contact.

"Et toi, de qui possèdes-tu la recommandation pour te promener librement chez nous ? De ta réponse dépendra la suite" ordonna Desoxy en invoquant sa forme possédée.